Emmanuel Bour est un artiste de pleine nature. Il vit à la campagne au milieu des vergers et des forêts. Il sculpte le bois qu’il ramène à la réalité contemporaine, son enjeu est aussi esthétique que contextuel.
« J’aime les arbres, leur beauté, leur longévité qui regarde passer nos courtes vies d’humains agités et inconscients, leur sagesse, leur simple obstination à vouloir vivre et grandir, leur tropisme ascensionnel, leur diversité infinie. Ce sont des merveilles, elles ne vivent pas dans le même espace-temps que nous autres, ce qui les rend à mes yeux plus intéressantes encore. »
Dans le chaos de la matière brute, un visage, un corps, une forme apparaissent. Mais la recherche de la représentation est délaissée pour laisser place à l’imaginaire, la fantaisie. La référence n’importe pas. Ce qui compte c’est l’énergie primale, la fascination qu’elle génère. (…)
Emmanuel Bour a suivi une formation classique de sculpteur ornemaniste de 1979 à 1982. En 1987/1988 il est l’élève du sculpteur Mariano Vilaplana.. Suivent de nombreuses formations de sculptures sur pierre, fonte de bronze ou Moulage sur nu.
Depuis 1990, Emmanuel expose ses sculptures en France, en Allemagne, en Suisse, aux Pays-Bas et au Luxembourg. En 2016, il représente la France à la journée mondiale du bois à Kathmandou (Népal). La Galerie French Arts Factory représente l’artiste de façon permanente depuis 2017.
Sa démarche artistique :
Emmanuel Bour sculpte des visages humains, des passants, des inconnus.
Leur souvenir est en lui et surgit un jour ou l’autre sous la gouge. Il parle de nos armures, de nos amulettes magiques, inventées pour nous protéger de la violence du monde et nous sentir un peu moins démuni face à l’absurdité de la vie.
Emmanuel Bour parle de blindages en carton, d’armures en papier bulle… Se glisser dans une peau d’ours pour avoir la force et le courage, se blottir dans une peluche rose pour voir la vie en rose, s’équiper d’une boite noire pour ne rien oublier, arborer la corne du pouvoir magique, la cheminée de l’usine où se fabriquera le progrès qui nous gâtera à tout jamais, l’échelle de la connaissance et de la science parce que Dieu est mort… Emmanuel Bour parle de natures humaines, de sensibilités, de différences, de fragilités.
Alors, fermons les yeux et tout deviendra calme…
Sa technique :
L’artiste utilise la technique de la taille directe. Il s’agit de la création directe d’une Œuvre en utilisant la technique de la taille sans passage par le report mécanique, c’est-à-dire sans mise au point.
La taille directe est une technique de sculpture par laquelle l’artiste découpe directement un bloc brut de bois pour en faire émerger la forme. Le sculpteur taille le matériau et ne doit pas reproduire à l’identique un modèle. Dans les cas contraires, il s’agit de la taille avec mise au point. La taille directe nécessite une grande technique.
Commence l’ébauche, qui consiste à retirer des volumes de matière pour approcher la forme désirée, cette étape du procédé se fait à la tronçonneuse et à la gouge pour la sculpture sur bois. Le sculpteur apporte des finitions à son œuvre en la travaillant à la gouge et à la râpe pour retirer de l’épaisseur et cerner au plus près la forme définitive. Tout ce procédé laisse une grande liberté de création à l’artiste. Ainsi, les sculptures en taille directe sont toutes uniques.
C’est le geste de la taille qui vient en premier à l’esprit, lorsque l’on parle du « noble travail du sculpteur ». L’image de l’artiste faisant surgir une figure d’un bloc de pierre ou de bois à l’aide de ses seuls maillet et ciseau symbolise la lutte que le sculpteur engage avec la matière muette pour lui donner une forme et un sens. La taille directe est la technique la plus difficile de la sculpture puisqu’elle n’autorise aucune erreur.
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